Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/49

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à la méchanceté de Dieu, s’écrie-t-elle dans Monsieur Sylvestre, nie son existence. » L’adoration que Dieu demande, c’est la confiance, le joyeux abandon de l’âme et de la vie entre ses mains paternelles. George Sand avait une ardente foi dans l’universel bonheur que l’avenir tient enfermé en son mystère, et, jusqu’à son dernier jour, elle a espéré qu’en ce monde même serait un jour fondé le royaume de Dieu.

Sa religion, vers la fin de sa vie, se réduisait presque à un acte d’amour continuel et silencieux ; elle redoutait les théories compliquées et nuageuses qui l’avaient séduite dans sa jeunesse, parce qu’elles lui semblaient cacher Dieu, qu’il ne faut point chercher à définir, mais sentir toujours tout près de soi comme un ami qui compatit à vos peines et les console. Elle ne peut vaincre l’aversion que lui inspirent les dogmes qui relèguent Dieu en un lointain paradis d’où il re-