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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/115

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III

LA VICTOIRE DE L’AURORE

Mais l’Aurore exaltée effeuilla sa voix d’or
dans le silence, épanouie comme une rose immense.

Des joues de pourpre apparurent, bombées,
soufflant de l’héroïsme en des clairons voraces…
des nuées éblouissantes ramifièrent
leurs veines de rubis sur les tempes du ciel.

Et l’Aurore enthousiaste, rugit sur les nuages
dont les mille blessures ruissellent de folie
et dont le sang sonore retentit dans l’espace :
— « Au large ! Suivez-moi, beaux Navires,