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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/127

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LA FOLIE DES MAISONNETTES

Au loin le beau Couchant passa le fleuve en feu,
et son manteau de pourpre flottait sur la vallée.
Il descendit royalement de sa monture
dont la selle est tressée de rayons assouplis.

Les Maisonnettes nues et voilées
d’un bleu ruissellement
humèrent dans la brise son haleine incendiaire,
en frémissant de voir leur gorge se roser…

Le Couchant étreignit les belles Maisonnettes
dans l’éblouissement de ses bras d’or…
Il enlaça leurs croupes roses, une à une,
en piétinant leurs robes de verdure.
Elles sentirent des lèvres chaudes
peser sur leurs paupières closes
et sur les boutons mûrs de leurs seins !
Elles s’alanguirent, une à une,
dans les bras du Couchant,