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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/138

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LA VILLE CHARNELLE

Râlèrent éperdument comme des cors
Et moururent à jamais dans l’espace.

Alors les Cloches frêles adoucirent leur voix
Pour fredonner l’âpre chanson des Vents
De leurs lèvres fanées de béguines mourantes :
« Virez, virez sur l’infini, âmes épuisées ! »
Mais la Nuit était lasse…
La Nuit les bâillonna tout doucement, dans l’ombre…
Et leurs lèvres de bronze, ivres de soir et de tristesse
Frémirent à jamais sous les mains de la Nuit…
« Virez, virez sur l’infini ! »