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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/149

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LES COURTISANES D’OR

Et vous rôdez comme elles, Étoiles, Courtisanes d’or,
après vos longs repos
de flaques miroitantes au creux du ciel !…
Et vous errez comme elles, par les sentiers fanés,
plus mous que les écharpes volages des fumées
qui s’enroulent aux nuages !…

Parmi l’odeur de la lavande et du pain chaud
et d’un rut animal exaspérant la brise,
je vois courir des feux follets sur les moissons !…
Et ce sont les Étoiles qui viennent à ma rencontre,
avec les Angélus qui s’agenouillent dans l’espace…
avec les blancs troupeaux, aux museaux argentins…
Les Étoiles ont des chignons roussis
par le henné solaire,
et leurs pas de lumière éclairent les chemins !…
Elles sont demi-nues, car elles ont dégrafé
leurs robes vaporantes de saphir assoupi,
si bien que leur moite nudité se marie