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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/163

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LA MORT DE LA LUNE

À la nuit haute, les marins enveloppés,
dans leurs cabans de nostalgie amère,
dormaient sur le pont noir,
quand la Lune apparut, debout en équilibre,
sur l’ondulation des bastingages,
vibrant au vent de mer comme une lyre !…

Tout s’est transfiguré dans son éclat charnel…
Son svelte corps nacré de levantine
à demi-nu, reluit
sous l’envol de ses voiles,
tissés de perles et de béryls,
qui moulent avec grâce sa taille lasse et fine.