Aller au contenu

Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
154
LA VILLE CHARNELLE


La Lune blanche ondoie ses hanches
sur la grande berceuse marine,
avec un nonchaloir de danseuse épuisée
par le picotement vaporeux des musiques.
Sa folle chevelure blonde
étincelant comme un ruisseau au sable d’or,
répand au loin ses chauds parfums
sur l’éblouissement des flots…

Puis la Lune est montée de cordage en cordage,
et dans la hune de misaine elle a chanté,
et tour à tour elle a dansé aux creux des voiles,
immenses tabliers, que ses jolis pieds nus
ont l’air de coudre encor par de vifs coups d’aiguille.
Elle a chanté, la jeune fille,
dans les voiles, dont la toile
avait parfois des applaudissements de joie.

Les Étoiles heureuses, accourues de partout