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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/172

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LA VILLE CHARNELLE

Hélas ! Vous répondez en mordillant
Vos ironies légères,
Qui s’élancent, voltigent et me harcèlent,
Et puis s’en vont en oubliant
Leurs aiguillons dans mes blessures…
Non par méchanceté, mais plutôt par dépit,
Car on ne peut donner du chagrin quand on souffre…
Oh ! vous souffrez sans doute
D’un parfum douloureux,
Rose ardente et humide éclose aux sables du désert,
Ô Rose qui s’ennuie de sourire à la nuit !
Ne puis-je rien pour vous, Nella ?…
Ne puis-je rien pour vous guérir ?…

Je suis un marchand turc à son étal multicolore…
Vous n’avez qu’à choisir
Parmi les frais jasmins, les joujoux, les bonbons…
(Dites, Nella, n’aimez-vous pas les friandises ?)
J’ai du vin de Syrie plus riche que mon sang