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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/185

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DITHYRAMBES

sous les feuillages de ton âme arrosés par la Lune.
Voici, ton grand troupeau bouillonne à flots pressés
contre la porte du bercail qui fleure
l’odeur aigre et sucrée d’une gorge de femme…
C’est la crèche où jadis gigotait le bon Dieu
sur nos petits autels d’écoliers en liesse.
Appétissante étoile de papier argenté
qui sent le chocolat du goûter de quatre heures !…
Petit Jésus de cire, Rois Mages animés
par le tremblotement de la veilleuse !…
Douces pâtisseries de notre âme enfantine !…

Et ton chant s’évapore lentement dans la nuit
comme l’haleine bleue d’une crèche bénie !