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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/218

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LA VILLE CHARNELLE

Voyez plutôt la grâce sauvage et raffinée
dont elle déshabille éperdument, d’un geste,
les spasmes inconnus et les idées torrides
de son âme qui crie de pudeur et d’effroi,
ainsi qu’une baigneuse à demi nue,
que l’on surprend du haut d’une falaise…

C’est elle dont la voix charme les rossignols
dans la molle tiédeur des soirées printanières !
C’est elle dont la voix jaillissante et lunaire,
se balance parfois dans ses poèmes,
comme la tige même des astres parfumés !