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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/221

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DITHYRAMBES

C’est en vain que les Nues dansantes et nues
vous frôlent de leurs hanches,
telles des Bayadères !…
C’est en vain que les Flots
par rangs interminables, s’en viennent enchaînés
branlant leurs têtes blanches de vieillesse et de bave,
casser leurs vieux genoux, ainsi que des esclaves,
sur la pierre, à vos pieds, Sombre Tour ivre d’ombre !

Désir de s’affranchir de l’Espace et du Nombre,
éternisant l’amour dans les jardins d’été,
sous des pluies de parfums et d’étoiles filantes !…
Désir de voyager par des sentiers de flammes,
en suivant l’aventure des Constellations !…
C’est le Désir inassouvi qui déchaîne votre âme
rythmée par le grand cœur phosphoreux de la Nuit,
et que l’éclair fleurit de rimes aveuglantes !