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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/227

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À ÉMILE VERHAEREN

C’est bien toi le rapsode et le devin halluciné
Dont le chant véhément nourrit d’espoir
La caravane lasse de nos cœurs sablonneux,
Depuis toujours en marche vers l’oasis sacrée
Où chantent les fontaines fraîches de la Mort

Ta voix stridente et rouge
A de lugubres rauquements de lion,
Quand au déclin du jour le cortège épuisé
Rampe avec la lenteur
D’une ombre grandissante de pyramide…

Nous traînons derrière nous
Tout un bétail de volontés beuglantes