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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/229

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DITHYRAMBES

Qu’on voit plonger sournoisement à l’horizon !
Tes vers incandescents ont parfois la souplesse
Des palmiers amoureux sous la brise lascive,
Et parfois la raideur têtue des obélisques…
Ils ont en se groupant l’ombre mauve et la touffeur
des bananiers sur les eaux vives.

Et l’on respire en t’écoutant
L’embrasement fatal des midis africains,
Leurs grands blocs de chaleur écrasant les villages,
Leur affolante odeur funèbre et corrosive
Mêlée de sang et de sueur, de sève et de vermine.