Aller au contenu

Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LA MORT TIENT LE VOLANT…


(Brescia, le jour de la Coupe de la Vitesse.)

Quelqu’un se leva dans cette assemblée nocturne de nègres, de forbans, de cow-boys et de riches planteurs.

— Quoi que vous fassiez — dit-il — vous crèverez tous sous la trique de la Mort !… Pas la peine de ronger vos entraves. La Mort vous rattrapera toujours, car nul ne peut la dépasser à la course !…

Tous répondirent :

— Nous verrons ça !

Et ils sortirent de la case en bougonnant.

C’était aux dernières heures violettes de la nuit. Dans la jungle électrisée par l’orage, les lueurs corrosives de l’aube léchaient la végétation de bronze qui suffoquait un village aux toits acariâtres. À l’horizon,