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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/35

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LA VILLE CHARNELLE

Vulve chantante, au frais glouglou de source vive,
oh ! la joie frétillante de reposer en toi,
dans ton humidité chaude et fraîche à la fois !

Je veux enfin tremper mon cœur dans ton odeur
de rouille humide et de rose pourrie !
Reflets d’acier vaincu, tronçons de glaive épars,
fumant encore du sang qu’ont versé les héros
trucidés sur ton seuil, et pour l’amour de toi !
Oh ! joie de te donner ma vie, mon sang, ma force,
et de prendre la tienne en un baiser sans fin !
Héroïsme du sang qui s’élance vers toi
éclaboussant de joie tes lèvres chaudes
comme un jet d’eau pourpré par l’aurore vermeille !

Bonheur de se noyer dans ton immensité
illusoire et brûlante,
d’océan tropical, Vulve inondante,
mignonne et si fragile, et pourtant