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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/37

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LA VILLE CHARNELLE

Oh ! le chien enragé !…
Je devrais m’endormir, la bouche sur ta bouche,
Vulve rose et sacrée, dont le sable est sucré,
et pourtant je me tords comme un serpent blessé
qui voudrait rebondir de douleur, de désir
et d’espoir éternel !…

Malheur à moi ! malheur à moi ! Car voici je me lève
et j’éloigne mon cœur et je pense déjà
à votre joie sublime, vitraux dominateurs,
vastes prunelles d’or, qui grandissez toujours
parmi la parfumante retombée
des jardins suspendus !…
Hélas ! Je pense à vous, vitraux qui reflétez
sans fin, l’allure conquérante des soleils
et le pèlerinage des voiliers, toile au vent,
que l’on voit de très haut, figés dans leur vitesse,
sur le tressaillement de la nappe marine.