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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/53

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IX

LES TRAPÈZES DU VENT

Ô mon rêve, mon pauvre rêve essoufflé,
lève la tête, ouvre les bras, ouvre ton cœur, tes yeux,
et comme un four ta bouche, pour absorber
l’âme immense et turbulente de la Mer !…
Grise-toi en buvant l’agonie des Nuages
qui chancellent blessés à mort, dans le ciel noir,
ainsi que des taureaux,
le ventre lampassé de leurs boyaux rougeâtres…

Ô grande Mer pillarde, ô sombre conseillère