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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/70

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LA VILLE CHARNELLE

là-haut sur les bois noirs qui frangent les sommets…
Bravo !… Elle vient de happer l’impossible perdrix !
Vite à nos pieds, jolie levrette !…
Oh ! ne sois pas farouche…
Apporte-nous l’Étoile vive dans ta bouche !…
Qu’elle est jolie ! Et son plumage
a le tressaillement glacé des eaux courantes !
Elle a sans doute des prunelles pensives
de saphir pailleté… Donne ! Elle est à moi, l’Étoile !
Descends, levrette bleue ! Nous te tendons les bras !
Lâche-la, si tu veux et nous l’attraperons !…
Mais non, descends !… Malheur !…
L’impossible perdrix
s’est envolée… Hélas ! nous n’avons pas de chance !

les cyprès mystiques

Ne criez pas, mes filles ! Ne tordez pas vos bras,
ainsi que des bacchantes !…