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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/81

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LA VIE DES VOILES

J’aime la vie soupirante et mélancolique
des voiles, les belles voiles amoureuses
ou tragiques sous les étoiles.
Elles se lèvent frileuses et timides, au matin,
d’entre les brumes, pour secouer
ingénument des poussières d’or humide
et de merveilleuses scories d’astres.
Elles se lèvent humblement, les voiles,
comme de jeunes servantes,
muettes et diligentes, de grand matin,
et puis s’en vont au large, vers les espaces,
sans souci du lendemain,
ni des oiseaux qui les dépassent…