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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/83

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LA VIE DES VOILES

avec des plaintes et des soupirs
puériles et frêles,
comme des cerfs-volants qui montent
sur les places désertes,
parmi des cris d’enfants, dans la lumière.
Elles trébuchent légères et frissonnantes,
elles glissent agiles sur l’argent des flots mobiles…
Et les flots applaudissent alentour
avec des rires éclatants par milliers,
comme des enfants lâchés dans la campagne.
Alors que le Soleil s’enlize
aux lointains sables d’or,
comme un chariot
tout ruisselant de vendanges superbes,
les voiles se détournent du couchant,
car elles ont peur des mirages
et des sorcelleries diaboliques du Soir…
Alors des ombres mornes et bourrues,