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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/95

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LE DIRECTEUR S’AMUSE

Éblouissants chevaux de bois aux freins de pierreries
qui basculez très haut sous le zénith,
pour la joie, pour la joie des enfants comme moi,
laissez-moi enfourcher vos croupes fantastiques,…
et tournoyer dans vos orbites planétaires !…
Mais, chut !… la Lune glisse toute nue, de nuage
en nuage, et se coule entre mes bras, si lisse
et parfumée, que j’en tressaille de délices…

moi

— Dieu ! qu’il fait clair dans notre lit !
Tirons les draps bien vite…
Mais il n’y a pas moyen de nous cacher, ma mie…
Tu vas nous compromettre ! Souffle donc la bougie !

la lune

— Je ne puis, mon mignon, car je la porte en moi !…

moi

— Qu’a-t-il donc l’infernal matou du presbytère