Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/209

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MAÎTRE PIERRE

Qu’est-ce quou en voulez faire, de leur musicle ?

MONSIEUR ARGANTE

Ce qu’il me plaît.

MAÎTRE PIERRE

Est-ce quou voulez danser la bourrée avec ces violoneux ? Ça n’est pas parmis à un maître de maison.

MONSIEUR ARGANTE

Ah ! tu m’impatientes.

MAÎTRE PIERRE

Parguenne, et vous itou : tenez, j’use trop mon esprit après vous. Par la mardi ! voute farme, et tous les animaux qui en dépendont, me baillont moins de peine à gouvarner que vous tout seul ; par ainsi, prenez un autre farmier : je varrons un peu ce qu’il en sera, quand vous ne serez pus à ma charge.

MONSIEUR ARGANTE

Fort bien ! me quitter tout d’un coup dans l’embarras où je suis, et le jour même que je marie ma fille ; vous prenez bien votre temps, après toutes les bontés que j’ai eues pour vous !

MAÎTRE PIERRE

Voirement, des bontés ! Si je comptions ensemble,