Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/221

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DORANTE

Eh ! pourquoi l’oubliez-vous ?

MADEMOISELLE ARGANTE

C’est que cela est fini ; je n’y songe plus.

LISETTE

Eh ! oui, cela va sans dire : retirons-nous ; je crois que votre père est revenu, vous pouvez l’attendre : mais il n’est pas à propos qu’il nous voie, nous autres.

DORANTE

Adieu, Madame ; songez que mon bonheur dépend de vous.

MADEMOISELLE ARGANTE

J’y penserai, j’y penserai ; allez-vous-en. (Seule.) Nous verrons un peu ce que dira mon père, quand il me verra folle. Je crois qu’il va faire de belles exclamations ! Heureusement, sur le sujet dont il s’agit, il m’a déjà vue dans quelques écarts, et je crois que la chose ira bien ; car il s’agit d’une malice, et je suis femme : c’est de quoi réussir. Le voilà, prenons une contenance qui prépare les voies.


Scène VII

MONSIEUR ARGANTE, MADEMOISELLE ARGANTE, battant la mesure de son pied.


MONSIEUR ARGANTE

Que faites-vous là, Mademoiselle ?

MADEMOISELLE ARGANTE

Rien.