Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/234

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ÉRASTE

Il me suffira : que vous disiez à un domestique qu’un de mes amis ; qui m’a précédé, souhaiterait avoir l’honneur de lui parler.

MONSIEUR ARGANTE

Holà ! Pierrot, Lisette !

Maître Pierre et Lisette paraissent tous deux.

MAÎTRE PIERRE

Qu’est-ce quou nous voulez donc ?

MONSIEUR ARGANTE

Que quelqu’un de vous deux aille dire à ma fille, que voici un des amis d’Éraste, et qu’elle descende.

MAÎTRE PIERRE

Ça ne se peut pas, alle a mal à son estomac et à sa tête.

LISETTE

Oui, Monsieur ; elle repose.

ÉRASTE

Je vous assure que je n’ai qu’un mot à lui dire.


MAÎTRE PIERRE

, à part.

Hélas ! comme il est douçoureux.

MONSIEUR ARGANTE

Je viens de la quitter, et je veux qu’elle descende. Allez-y, Lisette. (À maître Pierre.) Et toi, va-t’en. (À Éraste.) Je vous laisse pour vous satisfaire.

Il sort.

ÉRASTE

Je vous ai une véritable obligation. (Seul.) Ce commencement me paraît triste. J’ai bien peur que Mademoiselle Argante ne se donne pas de bon cœur.