Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/315

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Acte II

Scène première

FONTIGNAC, BLAISE, SPINETTE

Ils entrent comme se caressant.

FONTIGNAC

, à Blaise.

Viens donc, qué je t’embrasse encore, mon cher ami, mon intimé Blaise. Jé suis pressé d’une réconnaissance qui duréra tout autant qué moi : en un mot ; jé té dois ma raison et lé rétour dé ma figure.

SPINETTE

Pour moi, Fontignac, je ne te haïssais pas : mais j’avoue qu’aujourd’hui mon cœur est bien disposé pour toi ; je te dois autant que tu dois à Blaise.

FONTIGNAC

Les biens mé pleuvent donc dé tous côtés.

BLAISE

Pargué ! j’ons bian de la satisfaction de tout ça : j’ons guari Monsieu de Fontignac, et pis Monsieu de Fontignac vous a guarie ; et par ainsi, de guarison en guarison, je me porte bian, il se porte bian, vous vous portez bian : et velà trois malades qui sont devenus médecins ; car vous êtes itou médeceine envars les autres, Mademoiselle Spinette.