Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/331

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folie qui en varse : voute raison n’en baille pas une goutte, et ça n’avance rian.

SPINETTE

Cela est vrai.

BLAISE

Ne vous fâchez pas, ce n’est que par charité que je vous méprisons.

LA COMTESSE

, à Spinette.

Mais de grâce, apprenez-moi mes folies !

SPINETTE

Eh ! Madame, un peu de réflexion. Ne savez-vous pas que vous êtes jeune, belle, et fille de condition ? Citez-moi une tête de fille qui ait tenu contre ces trois qualités-là, citez-m’en une.

BLAISE

Cette jeunesse, alle est une girouette. Cette qualité rend glorieuse.

SPINETTE

Et la beauté ?

BLAISE

Ça fait les femmes si sottes !…

LA COMTESSE

À votre compte, Spinette, je suis donc une étourdie, une sotte et une glorieuse ?

SPINETTE

Madame, vous comptez si bien, que ce n’est pas la peine que je m’en mêle.

BLAISE

Ce n’est pas pour des preunes qu’ou êtes si petite.