Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/341

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FLORIS

Vous ne pouvez, ma chère amie, nous faire un plus grand plaisir ; et si la modestie permettait à mon frère de s’expliquer là-dessus, je crois qu’il en marquerait autant de joie que moi.

PARMENÈS

Doucement, ma sœur.

LA COMTESSE

Non, Prince, votre joie peut paraître ; elle ne risquera point de déplaire.

BLAISE

Eh ! morgué, à propos, ce n’est pas comme ça qu’il faut répondre ; c’est à li à tenir sa morgue, et non pas à vous. C’est les hommes qui font les pimbêches, ici, et non pas les femmes. Amenez voute amour, il varra ce qu’il en fera.

LA COMTESSE

Comment ? je ne l’entends pas.

SPINETTE

Madame, c’est que cela a changé de main. Dans notre pays on nous assiège ; c’est nous qui assiégeons ici parce que la place en est mieux défendue.

BLAISE

L’homme ici, c’est le garde-fou de la femme.

LA COMTESSE

La pratique de cet usage-là m’est bien neuve ; mais j’y ai pensé plus d’une fois en ma vie, quand j’ai vu les hommes se vanter des faiblesses des femmes.