Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/354

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Scène III

LE COURTISAN, FONTIGNAC, BLAISE


BLAISE

Queu tintamarre est-ce que j’entends là ? En dirait d’un papillon qui bourdonne. Qu’avez-vous donc qui vous fâche ?

LE COURTISAN

C’est ce coquin que tu vois qui vient de me dire tout ce qu’il y a de plus injurieux au monde.

Fontignac et Blaise se font des mines d’intelligence.

BLAISE

Qui, li ?

FONTIGNAC

Hélas ! maîtré Blaise, vous savez lé dessein qué j’avais. Monsieur a cru qué jé l’avais piqué, quand jé né faisais encore qu’approcher ma lancetté pour lui tirer lé mauvais sang que vous lui connaissez.

BLAISE

C’est qu’ou êtes un maladroit ; il a bian fait de retirer le bras.

LE COURTISAN

La vue de cet impudent-là m’indigne.

BLAISE

Jarnigué ! et moi itou. Il li appartient bian de fâcher un mignard comme ça, à cause qu’il n’est qu’un petit bout d’homme. Eh bian, qu’est-ce ? Moyennant la raison, il devianra grand.