Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/365

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LE COURTISAN

Faire des vers en cet état-là ! cela n’est pas concevable.

BLAISE

Faut que ce soit un acabit d’esprit enragé.

LE COURTISAN

Ils se battront, si on les lâche.

BLECTRUE

Vraiment je suis arrivé comme ils se battaient ; j’ai voulu les prendre, et ils se sont enfui : mais je vais les séparer et les remettre entre les mains de quelqu’un qui les gardera pour toujours. Tout ce qu’on peut faire d’eux, c’est de les nourrir, puisque ce sont des hommes, car il n’est pas permis de les étouffer. Donnez-moi-les, que je les confie à un autre.

LE PHILOSOPHE

Qu’est-ce que cela signifie ? Nous enfermer ? je ne le veux point.

BLAISE

Tenez, ne velà-t-il pas un homme bian peigné pour dire : je veux !

LE PHILOSOPHE

Ah ! tu parles, toi, manant. Comment t’es-tu guéri ?

BLAISE

En devenant sage. (Aux autres.) Laissez-nous un peu dire.

LE PHILOSOPHE

Et qu’est-ce que c’est que cette sagesse ?