Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/368

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Scène V

FLORIS, LE COURTISAN, BLAISE


FLORIS

Enfin, le ciel a donc exaucé nos vœux.

LE COURTISAN

Vous le voyez, Madame.

BLAISE

Ah ! c’était biau à voir !

FLORIS

Que vous êtes aimable de cette façon-là !

LE COURTISAN

Je suis raisonnable, et ce bien-là est sans prix ; mais, après cela, rien ne me flatte tant, dans mon aventure, que le plaisir de pouvoir vous offrir mon cœur.

BLAISE

Ah ! nous y velà avec son cœur qui va bailler… Apprenez-li un peu son devoir de criauté.

LE COURTISAN

De quoi ris-tu donc ?

BLAISE

De rian, de rian ; vous en aurez avis. Dites, Madame ; je m’arrête ici pour voir comment ça fera.

FLORIS

Vous m’offrez votre cœur, et c’est à moi à vous offrir le mien.

LE COURTISAN

Je me rappelle en effet d’avoir entendu parler ma sœur dans ce sens-là. Mais en vérité, Madame, j’aurais