Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/538

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des épithètes ! Vous vous familiarisez, petit commensal !

MERCURE

Quoi ! vous vous fâchez ?

CUPIDON

Oh ! que non. Nous ne pouvons nous passer l’un de l’autre. Mais qu’en dites-vous ? Le dieu de la tendresse n’a pas beaucoup brillé, ce me semble ?

MERCURE

Vous êtes un étourdi. Vous ne l’avez que trop battu ; et je crains que vous n’ayez paru trop fort. Comment donc ! vous égratignez, en jouant, jusqu’à la Vertu même ? Oh ! on ne vous choisira pas pour la cérémonie présente. Vous êtes trop remuant. Vous mettriez la Ville et la Cour sur un joli ton. J’entends quelqu’un. Je suis sûr que c’est Minerve qui va venir vous donner votre congé. C’est elle-même.


Scène XIV et dernière

Tous les acteurs de la pièce


MINERVE

Cupidon, la Vertu décidait contre vous ; et moi-même j’allais être de son sentiment, si Jupiter n’avait pas jugé à propos de vous réunir, en vous corrigeant, pour former le cœur du Prince. Avec votre confrère, l’âme est trop tendre, il est vrai ; mais avec vous, elle est trop libertine. Il fait souvent