Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/18

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Iphicrate Comment donc ! que veux-tu dire ?

Arlequin, distrait, chante.

Tala ta lara.

Iphicrate

Parle donc, as-tu perdu l’esprit ? à quoi penses-tu ?

Arlequin, riant.

Ah, ah, ah, Monsieur Iphicrate, la drôle d’aventure ! je vous plains, par ma foi, mais je ne saurais m’empêcher d’en rire.

Iphicrate, à part les premiers mots.

(Le coquin abuse de ma situation ; j’ai mal fait de lui dire où nous sommes.) Arlequin, ta gaieté ne vient pas à propos ; marchons de ce côté.

Arlequin

J’ai les jambes si engourdies.

Iphicrate

Avançons, je t’en prie.

Arlequin

Je t’en prie, je t’en prie ; comme vous êtes civil et poli ; c’est l’air du pays qui fait cela.

Iphicrate

Allons, hâtons-nous, faisons seulement une demi-lieue sur la côte pour chercher notre chaloupe, que nous trouverons peut-être avec une partie de nos gens ; et en ce cas-là, nous nous rembarquerons avec eux.