Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/30

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Cléantis Oh ! tenez, tout cela est trop savant pour moi, je n’y comprends rien ; j’irai le grand chemin, je pèserai comme elle pesait ; ce qui viendra ; nous le prendrons.

Trivelin

Doucement, point de vengeance.

Cléantis

Mais, notre bon ami, au bout du compte, vous parlez de son sexe ; elle a le défaut d’être faible, je lui en offre autant ; je n’ai pas la vertu d’être forte. S’il faut que j’excuse toutes ses mauvaises manières à mon égard, il faudra donc qu’elle excuse aussi la rancune que j’en ai contre elle ; car je suis femme autant qu’elle, moi. Voyons, qui est-ce qui décidera ? Ne suis-je pas la maîtresse une fois ? Eh bien, qu’elle commence toujours par excuser ma rancune ; et puis, moi, je lui pardonnerai, quand je pourrai, ce qu’elle m’a fait : qu’elle attende !

Euphrosine, à Trivelin.

Quels discours ! Faut-il que vous m’exposiez à les entendre ?

Cléantis

Souffrez-les, Madame, c’est le fruit de vos œuvres.

Trivelin

Allons, Euphrosine, modérez-vous.

Cléantis

Que voulez-vous que je vous dise ? quand on a de la colère, il n’y a rien de tel pour la passer, que de