Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/33

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coquette, l’un après l’autre, ou tous les deux à la fois : voilà ce que c’est, voilà par où je débute, rien que cela.

Euphrosine

Je n’y saurais tenir.

Trivelin

Attendez donc, ce n’est qu’un début.

Cléantis

Madame se lève ; a-t-elle bien dormi, le sommeil l’a-t-il rendu belle, se sent-elle du vif, du sémillant dans les yeux ? vite sur les armes ; la journée sera glorieuse. Qu’on m’habille ! Madame verra du monde aujourd’hui ; elle ira aux spectacles, aux promenades, aux assemblées ; son visage peut se manifester, peut soutenir le grand jour, il fera plaisir à voir, il n’y a qu’à le promener hardiment, il est en état, il n’y a rien à craindre.

Trivelin, à Euphrosine.

Elle développe assez bien cela.

Cléantis

Madame, au contraire, a-t-elle mal reposé ? Ah qu’on m’apporte un miroir ; comme me voilà faite ! que je suis mal bâtie ! Cependant on se mire, on éprouve son visage de toutes les façons, rien ne réussit ; des yeux battus, un teint fatigué ; voilà qui est