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Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/42

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Arlequin Oh ! quand je suis gai, je suis de bonne humeur.

Trivelin

Fort bien. Je suis charmé de vous voir satisfait d’Arlequin. Vous n’aviez pas beaucoup à vous plaindre de lui dans son pays apparemment ?

Arlequin

Eh ! là-bas ? Je lui voulais souvent un mal de diable ; car il était quelquefois insupportable ; mais à cette heure que je suis heureux, tout est payé ; je lui ai donné quittance.

Trivelin

Je vous aime de ce caractère, et vous me touchez. C’est-à-dire que vous jouirez modestement de votre bonne fortune, et que vous ne lui ferez point de peine ?

Arlequin

De la peine ! Ah ! le pauvre homme ! Peut-être que je serai un petit brin insolent, à cause que je suis le maître : voilà tout.

Trivelin

À cause que je suis le maître ; vous avez raison.

Arlequin

Oui, car quand on est le maître, on y va tout rondement, sans façon, et si peu de façon mène quelquefois un honnête homme à des impertinences.