Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/47

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Arlequin Je crains que cela ne vous fasse bâiller, j’en bâille déjà. Si je devenais amoureux de vous, cela amuserait davantage.

Cléantis

Eh bien, faites. Soupirez pour moi ; poursuivez mon cœur, prenez-le si vous pouvez, je ne vous en empêche pas ; c’est à vous à faire vos diligences ; me voilà, je vous attends ; mais traitons l’amour à la grande manière, puisque nous sommes devenus maîtres ; allons-y poliment, et comme le grand monde.

Arlequin

Oui-da ; nous n’en irons que meilleur train.

Cléantis

Je suis d’avis d’une chose, que nous disions qu’on nous apporte des sièges pour prendre l’air assis, et pour écouter les discours galants que vous m’allez tenir ; il faut bien jouir de notre état, en goûter le plaisir.

Arlequin

Votre volonté vaut une ordonnance. (À Iphicrate.) Arlequin, vite des sièges pour moi, et des fauteuils pour Madame.

Iphicrate

Peux-tu m’employer à cela ?

Arlequin

La république le veut.

Cléantis

Tenez, tenez, promenons-nous plutôt de cette