Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/135

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pus me défendre en entendant parler de la maison de Dieu.

Hélas ! mademoiselle, me répondit-elle, c’est que je viens de recevoir une lettre de Mme la marquise (elle parlait de ma mère), à qui j’écrivis ces jours passés que dans les dispositions où je vous trouvais, elle pouvait se préparer à vous voir bientôt religieuse ; et elle me charge de vous dire qu’elle vous aime trop pour s’y opposer si vous êtes bien appelée, qu’elle changerait bien son état contre celui que vous voulez prendre, qu’elle n’estime pas assez le monde pour vous y retenir malgré vous, et qu’elle vous permet d’entrer au couvent quand il vous plaira. Ce sont ses propres termes, et je prévois que vous profiterez peut-être dès ces jours-ci de la permission qu’on vous donne, ajouta-t-elle en me présentant la lettre de ma mère.

Les larmes me vinrent aux yeux pour toute réponse ; mais c’étaient des larmes de tristesse et de répugnance, on ne pouvait pas s’y méprendre à l’air de mon visage.