Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/232

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Ma tante y rétablissait son petit-fils dans tous les droits que son père avait perdus par son mariage ; mais elle ne le rétablissait en entier qu’à condition qu’il m’épouserait, et qu’au cas qu’il en épousât une autre, ou que le mariage ne me convînt pas à moi-même, il serait obligé de me donner le tiers de tous les biens qu’elle laissait, de quelque nature qu’ils fussent.

Qu’au surplus l’affaire de notre mariage se déciderait dans l’intervalle d’un an, à compter du jour où le paquet serait ouvert ; et qu’en attendant, il me ferait, du même jour, une pension de mille écus, dont je jouirais jusqu’à la conclusion de notre mariage, ou jusqu’au moment où j’entrerais en possession du tiers de l’héritage.

Toutes ces conditions-là sont de trop, s’écria vivement Dursan le fils pendant qu’on lisait cet article, je ne veux rien qu’avec ma cousine.

Je baissai les yeux, et je rougis d’embarras et de plaisir sans rien répondre ; mais le tiers de ce bien qu’on me donnait, si je ne l’épousais pas, ne me tentait guère.

Attendez donc qu’on achève, mon fils, lui dit Mme Dursan d’un air assez brusque, que Mme Dorfrainville remarqua comme moi. J’aurais été honteux de me taire,