Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/468

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Un moment après, la porte de la chambre s’ouvrit et quelqu’un descendit l’escalier. Je me mis à l’entrée de la cuisine pour voir qui sortait : c’était notre directeur.

Il avait l’air d’un homme dont l’âme est en peine ; il descendait d’un pas mal assuré.

Je voulus repousser la porte de la cuisine pour m’épargner le coup de chapeau qu’il aurait fallu lui donner en me montrant, mais je n’y gagnai rien, car il la rouvrit et entra.

Mon garçon, me dit-il en rappelant à lui toutes les ressources de son art, je veux dire de ces tons dévots et pathétiques, qui font sentir que c’est un homme de bien qui vous parle.

Mon garçon, vous êtes ici la cause d’un grand trouble. Moi, monsieur ! lui répondis-je. Hé ! je ne dis mot ; je n’ai pas prononcé quatre paroles là-haut depuis que je suis dans la maison.

N’importe, mon enfant, repartit-il, je ne vous dis pas que ce soit vous qui fassiez le trouble, mais c’est vous qui en êtes le sujet, et Dieu ne vous demande pas