Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/472

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Mais encore, de quoi s’agit-il ? lui dis-je. Que tout est chu, reprit-elle, et que nos demoiselles ne peuvent plus gagner le ciel ensemble ; conclusion, que c’est une affaire faite ; notre demoiselle la cadette va louer une autre maison, et elle m’a dit que tu l’attendes pour aller avec elle, et vous n’avez qu’à m’attendre tous deux ; cette aînée est une piegrièche ; moi j’ai la tête près du bonnet, jamais les prêtres n’ont pu me guérir de cela, car je suis Picarde, cela vient du terroir, et comme deux têtes ne valent rien dans une maison, il faudra que j’aille porter la mienne avec la cadette qui n’en a point.

À peine Catherine achevait-elle ce discours, que cette cadette parut.

Mon enfant, me dit-elle en entrant, ma sœur ne veut pas que vous restiez ici, mais moi, je vous garde ; elle et l’ecclésiastique qui sort viennent de me dire là-dessus des choses qui m’y engagent, et vous profiterez de l’imprudence choquante avec laquelle on m’a parlé. C’est moi qui vous ai produit ici, je vous ai d’ailleurs obligation : ainsi vous me suivrez. Je vais de ce pas chercher un appartement : venez m’aider à marcher, car je ne suis pas encore trop forte.

Allons, mademoiselle, lui dis-je, il n’y a que vous