Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/48

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ce dont il s’agissait), vous souvenez-vous de cette charge que je veux avoir ?

Si je m’en ressouviens, monsieur ? Sans doute, répartis-je ; c’est cette affaire-là qui a différé notre mariage ; est-elle terminée, monsieur, ou va-t-elle bientôt l’être ?

Hélas ! non ; il n’y a encore rien de fini, reprit-il ; nous sommes un peu moins avancés que le premier jour ; ma mère vous en parlera sans doute ; il est survenu des oppositions, des difficultés qui retardent la conclusion, et qui malheureusement pourront la retarder encore longtemps.

Notez que c’était des difficultés faites à plaisir qui venaient de son intrigue et de celle de ses amis, sans que Mme de Miran en sût rien, comme la suite va le prouver.

Ce sont des créanciers, continua-t-il, des héritiers qui nous arrêtent, qu’il faut mettre d’accord, et qui, suivant toute apparence, ne le seront pas sitôt. J’en suis au désespoir, cela me chagrine extrêmement, ajouta-t-il en faisant deux ou trois pas pour sortir du cabinet.

Un moment, monsieur, lui dis-je ; je suis un peu lasse, assoyons-nous. Dites-moi, je vous prie, pourquoi ces difficultés vous chagrinent-elles ?