Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/488

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m’avancer plus avant, et je ne suis pas homme à perdre le respect envers vous, toute ma parente que vous êtes ; mais si, par hasard, quelque jour vous aviez envie de prendre un camarade de ménage, là, de ces garçons qu’on n’envoie point dans une chambre à part, et qui sont assez hardis pour dormir côte à côte du monde ; comment appelle-t-on la profession de ces gens-là ? On dit chez nous que c’est des maris : est-ce ici de même ? Hé bien, cette qualité, par exemple, le camarade qui l’aura, et que vous prendrez, la voudrait-il troquer contre la qualité de parent que j’ai de votre grâce ? Répondez en conscience ? Voilà mon énigme, devinez-la ?

Je t’en dirai le mot une autre fois, me dit-elle en se retournant de mon côté avec bienveillance ; mais ton énigme est jolie. Oui-da, cousine, répliquai-je, on en pourrait faire quelque chose de bon, si on voulait s’entendre. Paix, me dit-elle alors, il n’est pas question ici d’un pareil badinage ; et dans l’instant qu’elle m’arrêta,