Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/490

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Serons-nous près des marchés ? La cuisine est-elle commode ? Aurai-je une chambre ?

Elle obtint d’abord quelques réponses laconiques ; j’eus aussi ma part de ses cajoleries, à quoi je repartais avec ma gaillardise ordinaire, sans lui en apprendre plus que ne faisait Mlle Habert, sur qui je me réglais.

Nous parlerons de tout cela une autre fois, Catherine, dit celle-ci pour abréger ; je suis trop lasse à présent, faites-moi souper de bonne heure, afin que je me couche.

Et là-dessus elle monta à sa chambre, et j’allai mettre le couvert, pour me soustraire aux importunes interrogations de Catherine, dont je m’attendais bien d’être persécuté quand nous serions ensemble.

Je fus long dans mon service. Mlle Habert était revenue dans la chambre où je mettais le couvert, et je plaisantai avec elle de l’inquiétude de Catherine. Si nous la menions avec nous, lui disais-je, nous ne pourrions plus être parents, il n’y aurait plus de monsieur de la Vallée.

Je l’amusais de pareils discours, pendant qu’elle faisait un petit mémoire des meubles qui lui appartenaient, et qu’elle devait emporter de chez sa sœur ; car sur l’éloignement que celle-ci témoignait pour elle en s’absentant de la maison, elle avait dessein, s’il était possible, de coucher le lendemain dans son nouvel appartement.

Monsieur de la Vallée, me dit-elle en badinant, va demain, le plus matin que tu pourras, me chercher un