Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dame ? N’allait-il pas très souvent chez elle ? et Mlle Varthon renonçait-elle à y aller aussi ? Tout cet étalage de fierté et de noblesse dans le procédé n’était donc qu’une vaine démonstration qui ne signifiait rien : et vous verrez dans la suite que je raisonnais fort juste. Mais il n’est pas temps d’en dire davantage là-dessus. Revenons à moi.

Je suis née pour avoir des aventures, et mon étoile ne m’en laissera pas manquer : me voici un peu oisive, mais cela ne durera pas.

Mme de Miran continuait de me voir. Valville, toujours absent, ne paraissait point. Nous nous rencontrions, Mlle Varthon et moi, dans le couvent ; mais nous ne faisions que nous saluer, et ne nous parlions point.

Il ne s’était encore passé que quatre ou cinq jours depuis notre dîner chez Mme de Miran, quand il me vint le matin une visite assez singulière, et il faut commencer par vous dire ce qui me la procura.

Mme Dorsin, ce matin même, avait été voir Mme de Miran ; elle y. avait trouvé un ancien ami de la maison, un officier, homme de qualité, d’un