Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 7.djvu/76

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me trouvera prête, et je vous rends mille grâces de la peine que vous avez bien voulu prendre.

C’est à moi à remercier Mme de Miran de m’avoir permis de venir, me repartit-il ; mais, mademoiselle, il n’est point tard ; ces dames n’arriveront pas sitôt ; pourrais-je, à la faveur de la commission que j’ai obtenue, espérer de vous un petit quart d’heure d’entretien ? Il y a longtemps que je suis des amis de Mme de Miran et de toute la famille ; je dois dîner aujourd’hui avec vous ; ainsi, vous pouvez d’avance me regarder déjà comme un homme de votre connaissance ; dans deux heures je ne serai plus un étranger pour vous.

Vous êtes le maître, monsieur, lui répondis-je assez surprise de ce discours ; parlez, je vous écoute.

Je ne vous laisserai pas longtemps inquiète de ce que j’ai à vous dire, reprit-il. En deux mots, voici de quoi il s’agit, mademoiselle.

Je suis connu pour un homme d’honneur, pour un homme franc, uni, de bon commerce ; depuis que j’entends parler de vous, votre caractère est l’objet de mon estime et de mon respect, de mon admiration, et je vous dis vrai. Je suis au fait de vos affaires : M. de Valville, malheureusement pour lui, est un inconstant. Je ne dépends de personne, j’ai vingt-cinq mille livres de rente, et je vous les offre, mademoiselle ; elles sont à vous, quand vous voudrez, sauf l’avis de Mme