Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/13

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laissé d’être publiciste de temps à autre. Il a écrit le Spectateur français, l’Indigent philosophe, le Cabinet du philosophe, publications de circonstances, où il a mis beaucoup d’idées originales, séduisantes et quelquefois paradoxales. C’était un homme de brillante imagination et de brillant esprit, un peu coquet, un peu maniéré, mais d’une coquetterie agréable et d’un maniéré où se retrouvent les belles manières. Il est de ceux qui vont peut-être jusqu’aux limites du bon goût, mais qui ne les dépassent pas. Il est de ceux qui donnent quelque inquiétude, mais qui ne vont jamais jusqu’où l’on craint qu’ils ne s’aventurent, de ceux dont seul l’exemple est un peu dangereux, de ceux dont on dit : « Ne craignez rien de lui, excepté ses imitateurs. »


ÉMILE FAGUET.