Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/112

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la consolation que vous le soyez aussi, afin qu’on dise toujours : « Tel valet, tel maître. » Je ne m’embarrasse pas d’être un ridicule, pourvu que je vous ressemble. Si la comtesse vous aime, je viendrai vitement vous le dire, afin que cela vous achève ; par bonheur vous êtes déjà bien avancé, et cela me fait un grand plaisir. Je m’en vais voir l’air du bureau.



Scène VI

LÉLIO, JACQUELINE.
Lélio.

Je ne le querelle point ; car il est déjà tout égaré.

Jacqueline.

Monsieur ?

Lélio, distrait.

Je prierai pourtant la comtesse d’ordonner à Colombine de laisser ce malheureux en repos ; mais peut-être elle est bien aise elle-même que l’autre travaille à lui détraquer la cervelle ; car madame la Comtesse n’est pas dans le goût de m’obliger.

Jacqueline.

Monsieur ?

Lélio, d’un air fâché.

Eh bien, que veux-tu ?

Jacqueline.

Je vians vous demander mon congé.

Lélio, sans l’entendre.

Morbleu ! je n’entends parler que d’amour. Eh ! laissez-moi respirer, vous autres ! Vous me laissez ; faites comme il vous plaira. J’ai la tête