Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La Comtesse.

Retirez-vous.

Colombine.

Je vous demande pardon.

La Comtesse.

Retirez-vous, vous dis-je ; j’aurai soin demain de vous payer et de vous renvoyer à Paris.

Colombine.

Madame, il n’y a que l’intention de punissable, et je fais serment que je n’ai eu nul dessein de vous fâcher ; je vous respecte et je vous aime, vous le savez.

La Comtesse.

Colombine, je vous passe encore cette sottise-là ; observez-vous bien dorénavant.

Colombine, à part.

Voyons la fin de cela. (Haut.) Je vous l’avoue, une seule chose me chagrine ; c’est de m’apercevoir que vous manquez de confiance en moi, qui ne veux savoir vos secrets que pour vous servir. De grâce, ma chère maîtresse, ne me donnez plus ce chagrin-là ; récompensez mon zèle pour vous ; ouvrez-moi votre cœur, vous n’en serez point fâchée. (Elle approche de sa maîtresse, et la caresse.)

La Comtesse.

Ah !

Colombine.

Eh bien ! voilà un soupir ; c’est un commencement de franchise ; achevez donc !

La Comtesse.

Colombine !

Colombine.

Madame ?