Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/242

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Arlequin.

Il faudra donc qu’il me signe un contrat comme quoi je serai exempt de me faire tuer par mon prochain, pour le faire repentir de son impertinence avec moi.

Le Seigneur.

À la bonne heure ; vous ferez vos conventions. Adieu, je suis votre serviteur.

Arlequin.

Et moi le vôtre.



Scène V

LE PRINCE, ARLEQUIN.
Arlequin, à part.

Qui diantre vient encore me rendre visite ? Ah ! c’est celui-là qui est cause qu’on m’a pris Silvia. (Haut.) Vous voilà donc, monsieur le babillard, qui allez dire partout que la maîtresse des gens est belle ; ce qui fait qu’on m’a escamoté la mienne !

Le Prince.

Point d’injures, Arlequin.

Arlequin.

Êtes-vous gentilhomme, vous ?

Le Prince.

Assurément.

Arlequin.

Mardi ! vous êtes bien heureux ; sans cela je vous dirais de bon cœur ce que vous méritez ; mais votre honneur voudrait peut-être faire son devoir, et après cela, il faudrait vous tuer pour vous venger de moi.