Je n’en doute point.
Ensuite, puisque notre cœur s’est mécompté et que nous nous aimons par mégarde, nous prendrons patience et nous nous accommoderons à l’avenant.
J’entends bien ; vous voulez dire que nous nous marierons ensemble ?
Vraiment oui ; est-ce ma faute, à moi ? Pourquoi ne m’avertissiez-vous pas que vous m’attraperiez et que vous seriez ma maîtresse ?
M’avez-vous avertie que vous deviendriez mon amant ?
Morbleu ! le devinais-je ?
Vous étiez assez aimable pour le deviner.
Ne nous reprochons rien ; s’il ne tient qu’à être aimable, vous avez plus de tort que moi.
Épousez-moi, j’y consens ; mais il n’y a point de temps à perdre, et je crains qu’on ne vienne m’ordonner de sortir.
Ah ! je pars pour parler au prince. Ne dites pas à Silvia que je vous aime ; elle croirait que je suis dans mon tort, et vous savez que je suis innocent.